Le médecin explique la résection corticale extratemporale, une opération du cerveau qui peut réduire ou éliminer les crises d'épilepsie.
Cependant, les crises d'épilepsie peuvent être " extratemporales ", c'est-à-dire en dehors du lobe temporal, et prendre naissance dans les lobes frontal, pariétal ou occipital, ou même dans plus d'un lobe. Si tel est le cas, une chirurgie de résection corticale extratemporale peut être justifiée dans certains cas.
Qu'est-ce qu'une résection corticale extratemporale ?
Une résection corticale extratemporale est une opération visant à réséquer, ou à couper, le tissu cérébral qui contient un foyer de crise. Extratemporal signifie que le tissu est situé dans une zone du cerveau autre que le lobe temporal. Le lobe frontal est le siège extratemporal le plus fréquent des crises. Dans certains cas, le tissu peut être prélevé dans plus d'une zone/lobe du cerveau.
Qui est un candidat à la résection corticale extratemporale ?
La résection corticale extratemporale peut être une option pour les personnes épileptiques dont les crises sont invalidantes et/ou non contrôlées par les médicaments, ou lorsque les effets secondaires des médicaments sont sévères et affectent significativement la qualité de vie de la personne. En outre, il doit être possible de retirer le tissu cérébral qui contient le foyer de la crise sans causer de dommages aux zones du cerveau responsables des fonctions vitales, telles que le mouvement, les sensations, le langage et la mémoire.
Que se passe-t-il avant une résection corticale extratemporale ?
Les candidats à une résection corticale extratemporale subissent une évaluation préchirurgicale approfondie comprenant une surveillance des crises par électroencéphalographie (EEG) vidéo, une imagerie par résonance magnétique (IRM) et une tomographie par émission de positrons (TEP). Les autres tests comprennent des tests de mémoire neuropsychologique, le test de Wada (pour déterminer quel côté du cerveau contrôle la fonction du langage), la TEMP ictale et la spectroscopie par résonance magnétique. Ces tests permettent de localiser le foyer de la crise et de déterminer si une intervention chirurgicale est possible.
Que se passe-t-il pendant une résection corticale extratemporale ?
Une résection corticale extratemporale nécessite d'exposer une zone du cerveau à l'aide d'une procédure appelée craniotomie. Après avoir endormi le patient (anesthésie générale), le chirurgien pratique une incision dans le cuir chevelu, enlève un morceau d'os et retire une section de la dure-mère, la membrane résistante qui recouvre le cerveau. Cela crée une "fenêtre" dans laquelle le chirurgien insère des instruments spéciaux pour retirer le tissu cérébral. Des microscopes chirurgicaux sont utilisés pour donner au chirurgien une vue agrandie de la zone du cerveau concernée. Le chirurgien utilise les informations recueillies au cours de l'évaluation préopératoire - ainsi que pendant l'opération - pour définir, ou tracer, le trajet vers la zone correcte du cerveau.
Dans certains cas, une partie de l'opération est réalisée pendant que le patient est éveillé, à l'aide de médicaments pour le maintenir détendu et sans douleur. Le patient peut ainsi aider le chirurgien à trouver et à éviter les zones du cerveau responsables de fonctions vitales, comme les régions cérébrales du langage et du contrôle moteur. Pendant que le patient est éveillé, le médecin utilise des sondes spéciales pour stimuler diverses zones du cerveau. En même temps, il peut demander au patient de compter, d'identifier des images ou d'effectuer d'autres tâches. Le chirurgien peut alors identifier la zone du cerveau associée à chaque tâche. Une fois le tissu cérébral retiré, la dure-mère et l'os sont remis en place, et le cuir chevelu est refermé à l'aide de points de suture ou d'agrafes.
Que se passe-t-il après une résection corticale extratemporale ?
Après l'opération, le patient reste généralement à l'hôpital pendant deux à quatre jours. La plupart des personnes ayant subi une résection corticale extratemporale pourront reprendre leurs activités normales, y compris le travail ou l'école, dans les quatre à six semaines suivant l'opération. Les cheveux situés au-dessus de l'incision repousseront et cacheront la cicatrice chirurgicale. La plupart des patients devront continuer à prendre des médicaments contre les crises pendant au moins deux ans ou plus après l'opération. Une fois que le contrôle des crises est établi, les médicaments peuvent être réduits ou éliminés.
Quelle est l'efficacité de la résection corticale extratemporale ?
La résection corticale extratemporale réussit à éliminer ou à réduire considérablement les crises dans 45 % à 65 % des cas. La chirurgie est généralement plus efficace si une seule zone du cerveau est concernée.
Quels sont les effets secondaires de la résection corticale extratemporale ?
Les symptômes suivants peuvent survenir après une résection corticale extratemporale, bien qu'ils disparaissent généralement d'eux-mêmes :
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Engourdissement du cuir chevelu
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Maux de tête
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Nausées
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Difficulté à parler, à se souvenir des choses ou à trouver ses mots.
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Faiblesse
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Sensation de fatigue ou de dépression
Quels sont les risques de la résection corticale extratemporale ?
Les risques associés à la résection corticale extratemporale dépendent principalement de la zone du cerveau concernée. Ils peuvent inclure :
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Risques associés à la chirurgie, notamment une infection, une hémorragie et une réaction allergique à l'anesthésie.
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Gonflement du cerveau
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Incapacité à soulager les crises
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Changements de personnalité ou de comportement
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Perte partielle de la vision, de la mémoire ou de la parole.
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Accident vasculaire cérébral, paralysie, faiblesse, engourdissement des membres.