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La longévité : La sagesse des anciens de la Terre

Archives du médecin

À 115 ans, Bettie Wilson est un miracle ambulant, un exemple de robustesse. Les scientifiques sont depuis longtemps fascinés par des personnes comme elle, les plus vieux des vieux. Quels sont leurs secrets ? Comment certains parviennent-ils à éviter les maladies qui écourtent la plupart des vies ?

Aujourd'hui, environ 450 personnes dans le monde ont dépassé les 110 ans, selon le Gerontology Project, un groupe de recherche indépendant basé à Atlanta qui a suivi et documenté l'âge de ces supercentenaires. Beaucoup d'autres ont franchi le cap du siècle : environ 50 000 personnes rien qu'aux États-Unis et 100 000 dans le monde, selon l'étude New England Centenarian Study, basée à Boston.

Le photojournaliste Jerry Friedman est parti à la recherche de 50 personnes parmi les plus âgées et partage ses photos - ainsi que leurs histoires - dans son livre intitulé Earth's Elders : La sagesse des personnes les plus âgées du monde. Il en a trouvé beaucoup aux États-Unis - dans le Haut-Midwest, le Nord-Est, le Sud profond - mais aussi en Inde, au Japon, en Espagne, au Portugal, en Allemagne et en Mongolie.

À partir de ces rencontres, M. Friedman a découvert des points communs - des traits personnels, des habitudes et des attitudes qui peuvent offrir des secrets de longévité. Ce qu'il a découvert, disent les scientifiques au médecin, correspond à ce que montrent les études de recherche. Il existe un modèle de longévité que nous pouvons contrôler, dans une certaine mesure. Il s'agit tout simplement de mieux prendre soin de soi, de rester actif, de faire preuve de curiosité et de croire que les choses vont s'arranger.

The Common Threads

La génétique a clairement joué un rôle essentiel dans leur longue vie, rapporte Friedman. "Cela peut sauter une génération, mais il est clair que la composante génétique était dans chacun d'entre eux". Chacun avait des frères et sœurs, des parents ou des grands-parents qui avaient vécu un siècle, ou presque.

Il a trouvé de l'optimisme, de l'humour, de la foi et de la résilience chez chacun d'entre eux, malgré la dureté de leur vie - maladies, préjugés, guerres, famines et blizzards. Chacun d'entre eux est né dans un milieu rural où le dur travail physique était une constante. Ils ont bénéficié d'un régime alimentaire sain - légumes frais, poisson, soja et céréales, même si aucun d'entre eux n'était un gros mangeur, note M. Friedman.

La vie rurale leur a également donné un fort esprit de famille, dit-il au docteur. "Pour la plupart, ils parlaient en termes élogieux de leur enfance. Leur vie à l'époque était vraiment très dure. Mais ils la considéraient comme très positive. Cet esprit de famille faisait partie d'eux. Même si les choses étaient difficiles, cela leur donnait de la force, une volonté de survivre."

La famille et les amis sont restés une partie essentielle de leur vie, a-t-il constaté. Même à un âge avancé, ils disposaient d'un réseau social qui tenait à distance l'isolement, la solitude et la dépression.

Ce que la science révèle sur le vieillissement

"Les meilleures données montrent que seul un tiers de la longévité est dû aux gènes", déclare Carl Eisdorfer, MD, directeur du Centre sur le vieillissement de l'Université de Miami. "Les facteurs les plus importants sont comportementaux -- manger trop, manger les mauvais aliments, l'alcool et les drogues, la façon dont vous percevez le stress, comment vous le gérez -- si vous êtes connecté à la famille, si vous avez une famille élargie."

De plus en plus de preuves viennent étayer ces affirmations.

Le rôle des gènes

Génétique : Au moins 50 % des centenaires ont des parents, des frères et sœurs et/ou des grands-parents qui ont vécu jusqu'à un âge avancé. En fait, les scientifiques se rapprochent de la découverte de gènes spécifiques qui régissent cette longévité, explique Robert Butler, MD, directeur de l'International Longevity Center.

"L'intention n'est pas de produire génétiquement des personnes qui vivent 100 ans ou plus", explique-t-il au médecin. "La recherche vise vraiment à mieux comprendre la composante génétique de la longévité - ensuite, nous pourrons apprendre comment cela se traduit par un comportement plus sain ... comme changer ses habitudes alimentaires et passer des coloscopies si l'on sait que l'on est génétiquement prédisposé au cancer du côlon."

L'alimentation : Peu de centenaires ont été obèses. Des études ont montré que le fait de restreindre sa consommation de nourriture peut effectivement ralentir le processus de vieillissement. Elle semble réduire l'oxydation des cellules et augmente la résistance des cellules au stress, ce qui peut protéger contre diverses maladies comme les maladies cardiaques et le cancer. "Cela a été constaté dans des études récentes sur les rongeurs et dans toute une série d'espèces animales, y compris les primates non humains et les singes", explique Butler. "Il est possible que cela soit également applicable aux humains".

Par ailleurs, une alimentation saine aide à combattre ces dommages cellulaires - c'est pourquoi il est conseillé de consommer des aliments riches en antioxydants comme les céréales complètes, les fruits et légumes frais, les légumineuses et les noix. La restriction de notre consommation alimentaire présente un autre avantage : elle permet de contrôler notre poids, ce qui ajoute également des années à notre vie.

Ne pas fumer : Très peu de centenaires ont déjà fumé. Faut-il en dire plus ? Le tabagisme et l'obésité ont tous deux été liés à des problèmes de santé potentiellement mortels, notamment les maladies cardiaques et le cancer. En fait, une étude récente suggère que le tabagisme et l'obésité accélèrent le vieillissement humain en endommageant les télomères des cellules. Les télomères sont les extrémités des chromosomes qui contiennent l'ADN. Alors que les télomères se raccourcissent naturellement au cours de la vie -- comme une partie normale du processus de vieillissement -- le tabagisme et l'obésité accélèrent ce processus.

Le rôle du stress

Réduction du stress : Les centenaires sont mieux à même de gérer le stress que la plupart des autres personnes. Des études ont montré que l'hormone du stress, le cortisol, amortit le système immunitaire de l'organisme, ce qui augmente le risque de maladie cardiaque, d'accident vasculaire cérébral et d'autres problèmes de santé potentiellement mortels. Le fait de disposer d'un solide système de soutien social compense ce risque, tout comme la méditation et la prière, l'écoute de la musique et les massages.

Une forte spiritualité fait partie de ce mécanisme d'adaptation, explique Eisdorfer. "Nous, les humains, ne supportons pas très bien l'ambiguïté et l'imprévisibilité, et la foi nous donne un sentiment d'ordre et d'organisation dans l'univers. Des études montrent que le fait d'avoir la foi aide à soulager le stress - la conviction que les choses vont s'arranger, que vous obtiendrez de l'aide lorsque vous en aurez besoin."

L'optimisme : Les centenaires ont un bon sens de l'humour et une capacité à mettre les choses en perspective. Ils ont également plus de raisons de vivre, dit Butler. "Les personnes qui continuent à avoir des objectifs dans la vie vivent plus longtemps. Avoir un objectif reflète une attitude positive et optimiste, qui leur donne une raison de se lever le matin, un véritable but dans la vie. Ceux qui avaient un but sont ceux qui ont vécu le plus longtemps."

Cet optimisme est l'étincelle qui permet de s'ouvrir l'esprit, note M. Eisdorfer. "Chaque printemps, nous prenons le journal et nous voyons qu'une personne de 80 ou 90 ans a obtenu son diplôme universitaire. Cela ne devrait pas être unique. Nous devons nous débarrasser de cette théorie du vieillissement selon laquelle il n'y a qu'un seul réservoir d'essence. Il n'est jamais trop tard pour commencer quelque chose de nouveau."

"Nous avons tous de multiples capacités et intérêts", ajoute Robert Roush, EdD, MPH, professeur de gériatrie au Huffington Center on Aging de la Baylor University School of Medicine à Houston. "La clé est de les poursuivre tout au long de la vie. Il n'est jamais trop tard pour apprendre. Les gens se mettent à la peinture, écrivent de la poésie, toutes sortes de choses parce qu'elles les intéressent. Cela favorise une bonne santé physique et mentale, et vous aide à rester cognitivement intact."

Exercice et longue vie

Exercice : L'exercice permet également de maintenir le corps et l'esprit en bonne forme, dit Roush. Le corps perd rapidement de la force osseuse et de la masse musculaire maigre en vieillissant. Cela entraîne une fragilisation des os, des problèmes d'équilibre et des mauvaises chutes qui envoient trop de personnes âgées dans un établissement de soins.

Des études ont montré que, même chez les personnes âgées, l'entraînement musculaire peut compenser ces problèmes, explique M. Roush. En soulevant des poids et en faisant des exercices de résistance, les personnes âgées peuvent développer leur masse musculaire et renforcer leurs os. L'exercice régulier permet également de garder les articulations souples, le cœur fort et le poids sous contrôle. De plus, l'exercice peut améliorer l'humeur car il déclenche des endorphines, des substances chimiques qui procurent une sensation de bien-être dans le cerveau.

Peut-être est-ce là le secret de la longévité de Fred Hale, 115 ans. Pendant 30 ans, il s'est rendu au travail à vélo (il était facteur rural). Il s'occupait également d'une grande ferme : il nettoyait les granges, s'occupait des champs de foin, entretenait les routes pendant les hivers du Maine. "Cela le gardait en bonne santé", écrit Friedman. "Il ne se souvient pas avoir pris une seule pilule de sa vie". Même après avoir pris sa retraite, Hale a continué les corvées, passant son temps libre à chasser et à pêcher.

"C'était une personne tellement extraordinaire, il est vraiment resté dans mon esprit", raconte Friedman au médecin. "Il était aussi lucide que vous et moi, et sa mémoire était bien meilleure que la mienne - compte tenu de la période qu'il a couverte, il était encore plus impressionnant. Il n'y avait pratiquement rien qu'il ne pouvait pas répondre".

Pourtant, toutes ces années de travail physique n'ont pas empêché l'inévitable. Il a fait une mauvaise chute il y a quelque temps et a passé l'année dernière confiné dans un fauteuil roulant dans un établissement de soins. Pourtant, il continue à jouer aux cartes, à faire des blagues et à regarder les Red Sox. "J'ai apprécié toutes mes années, chacune d'entre elles, même la plus récente", a-t-il déclaré à Friedman.

Les mots de sagesse de Fred Hale : "Vous avez une vie à vivre, vivez-la bien, et ne déshonorez pas votre famille."

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