Pourquoi les adolescents insèrent des objets sous leur peau

Certains enfants s'enfoncent des objets sous la peau. Qu'est-ce qui se cache derrière ce comportement inquiétant ?

Une jeune fille de 17 ans a enfoncé six agrafes métalliques dans la peau tendre près de son poignet.

Une fille de 15 ans a enfoncé une longueur de mine de crayon sous la peau de son avant-bras. Une jeune fille de 18 ans a inséré 35 objets sur une période de deux ans, dont des agrafes, une dent de peigne, une dent de fourchette, une goupille fendue et des baguettes de vernis à ongles.

La pratique dangereuse consistant à enfoncer des objets directement dans la chair ou à les insérer dans des coupures est appelée auto-emboîtement. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une nouvelle tendance, elle est souvent mal diagnostiquée, ignorée ou sous-déclarée.

Les médecins découvrent parfois l'auto-emboîtement par accident, le plus souvent lorsqu'un site enfoui s'infecte. Des radiologues qui ont examiné trois années de dossiers de patients à l'hôpital pour enfants Nationwide de Columbus, dans l'Ohio, ont découvert que sur 600 personnes traitées pour retirer des corps étrangers des tissus mous, 11 les avaient insérés délibérément.

Les racines de l'auto-emboîtement

Pas moins de 6 % des adolescents admettent avoir inséré des objets sous leur peau.

Pourquoi font-ils cela ? L'auto-emboîtement est un trouble psychiatrique impliquant une automutilation délibérée et non suicidaire, ou NSSI, explique Peggy Andover, PhD, professeur adjoint au département de psychologie de l'université Fordham et psychologue clinique. L'automutilation est plus fréquente chez les adolescents, mais de nouvelles recherches montrent que des enfants de 7 ans seulement s'automutilent. Andover a constaté une répartition assez égale entre les sexes.

Selon le professeur Andover, les chercheurs ne se sont pas beaucoup intéressés à l'automutilation, mais les psychologues ont quelques théories sur les raisons qui poussent les gens à le faire. Il peut s'agir d'une stratégie d'adaptation : un moyen de calmer la colère, l'anxiété ou le stress. Il peut s'agir d'un moyen de signaler une détresse émotionnelle ou d'un comportement appris des autres. Selon le Dr Andover, de nombreuses personnes qui s'auto-incrustent rapportent que des amis ou des membres de leur famille l'ont également fait.

Alors que certains chercheurs considèrent que l'incorporation et d'autres formes de NSSI sont un symptôme du trouble de la personnalité borderline, Andover dit que cela se produit chez des personnes souffrant d'autres troubles, ainsi que chez des personnes sans autre diagnostic. Ses recherches ont également permis de découvrir un lien troublant : De nombreuses personnes qui déclarent s'automutiler font également état de pensées suicidaires et de tentatives de suicide.

Traiter l'automutilation

La thérapie comportementale dialectique (TCD), qui est utilisée pour traiter le trouble de la personnalité limite, semble également contribuer à réduire l'automutilation. La TCD est un type de thérapie cognitivo-comportementale qui enseigne aux patients des compétences pour faire face à des comportements malsains et les modifier. Andover est en train de développer un nouveau traitement cognitivo-comportemental spécifique à la NSSI.

Que peuvent faire les parents ? Parlez à votre adolescent. "Les parents doivent comprendre que le fait de poser la question ne déclenchera pas le comportement. Cela ne mettra pas une idée dans sa tête", dit Andover. "Cela va potentiellement ouvrir les lignes de communication".

Détecter l'emboîtement de soi

Les adolescents peuvent essayer de cacher l'embrigadement de soi. La psychologue clinique Peggy Andover, PhD, affirme qu'il est important de l'arrêter.

  • Cherchez des signes. Si votre enfant porte des cols roulés en été ou refuse d'être vu en maillot de bain, il peut essayer de dissimuler des blessures auto-embrassantes.

  • Parlez-en. Lorsque votre enfant mentionne qu'un ami a fait cela, ou que vous voyez un reportage sur l'auto-emboîtement, profitez de l'occasion pour discuter des raisons pour lesquelles les enfants se blessent et des moyens d'y mettre fin.

  • Faites suivre une thérapie à votre enfant. Si vous découvrez que votre enfant a enfoncé un objet dans sa chair, prenez-le au sérieux. Une thérapie peut aider à résoudre le problème à l'origine de ce comportement. Un psychiatre peut prescrire des médicaments, comme un ISRS (inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine), qui peuvent être efficaces.

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